Pourquoi l'école maternelle est-elle si importante pour la réussite scolaire de nos enfants ?
Et si l'école maternelle était la plus importante de toutes ?
Depuis quelques années, de nombreuses études démontrent que le niveau d'éducation en France est plus bas qu'attendu. Malgré la conscience professionnelle de son corps enseignant et de nombreuses réformes, la France n'arrive pas à remonter la pente.
Des experts de l'éducation tout comme des spécialistes des sciences cognitives s'accordent à dire qu'il faut donner une place plus importante à la maternelle, car c'est pendant les premières années de la vie (avant 5 ou 6 ans) que se posent les bases de l'architecture cérébrale et se construisent les fondations de la carrière scolaire.
Pourquoi les 3 années de l'école maternelle sont-elles si importantes ?
Comment nous, les parents, pouvons donner à nos enfants le maximum de chances de réussir à l'école ?
Constat en France sur l'échec scolaire
Commençons par nous pencher sur quelques statistiques dont certaines sont assez choquantes.
- En 2015, 20 % des français âgés de 16 à 25 ans ont été considérés comme des "lecteurs médiocres" ou avec de "très faibles capacités de lecture" ou encore avec des "difficultés sévères" (tests lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC).
- D'après l'enquête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves de 15 ans (PISA) de 2012, les résultats de la France plongent : elle perd 5 places au classement général, passant de la 13e à la 18e place sur 34 pays membres de l'OCDE. Et lors de PISA 2015 elle perd encore 1 place.
- Chaque année, 40 % des écoliers, soit environ 300 000 élèves, sortent du CM2 avec de graves lacunes qui les empêcheront de poursuivre une scolarité normale au collège (Rapport sur l'école primaire de 2007 du Haut Conseil de l'éducation).
80 % des enfants qui sortent du CP sans savoir lire n'y parviendront jamais...
, - Luc Ferry "Combattre l'illettrisme".
Vous trouverez plus d'informations sur notre page consacrée aux détails de ces études.
Et l'école de demain ?
La recherche nous montre que 43 % des métiers d'aujourd'hui seront automatisés d'ici vingt ans, et que 65 % des actuels élèves de maternelle exerceront des métiers qui n'existent pas.
François TADDEI, polytechnicien, Directeur de Recherche et fondateur du Centre de Recherche Interdisciplinaire a dit lors d'une conférence :
Comment se préparer et préparer nos enfants à ce monde qui change toujours plus vite ? (...)
La question n'est pas seulement de bâtir une formation de nos enfants sur la base des savoirs d'hier, c'est aussi les aider à s'adapter au monde de demain. (...)
C'est difficile parce qu'on ne sait pas grand-chose sur le monde de demain, si ce n'est qu'il sera probablement très différent de celui que l'on a connu.
Il n'est plus secret pour personne que l'école d'aujourd'hui n'arrive pas à suivre ce changement global et est mal adaptée à l'école de demain.
Pour ne rien arranger, le niveau scolaire des jeunes français est en baisse depuis de nombreuses années.
Comment prévenir l'échec scolaire dès la maternelle ?
Et si l'école maternelle était la plus importante de toutes ?
C'est la question que se sont posés deux spécialistes de l'éducation dans l'émission "Rue des Ecoles" du 4 février 2015 sur France Culture.
Donc, les premières années de la vie d'un enfant sont déterminantes pour sa carrière scolaire. C'est à ce moment qu'il va acquérir les bases de connaissances, des réflexes sociaux... qui vont lui servir le reste de sa vie.
Bien entendu, il lui faudra les travailler tout au long de sa vie, car ces connaissances s'érodent avec le temps.
C'est donc pendant les années de maternelle qu'il faudrait préparer les enfants pour la lecture et le calcul. Il resterait à les accompagner lors de cet apprentissage pendant les années qui suivent. On parlerait alors de consolidation.
Les découvertes récentes en neurosciences permettent également de comprendre le fonctionnement du cerveau des enfants. Les sciences cognitives communiquent de plus en plus pour donner des astuces pour l'apprentissage réussi. Les neuroscientifiques travaillent avec les enseignants pour élaborer ensemble des méthodes d'apprentissage prenant en compte des découvertes sur le cerveau.
De plus en plus de parents se rendent compte qu'il faut compléter les efforts fournis par les enseignants de l'école maternelle et donner plus de "nourriture cérébrale" à leurs enfants. Les enfants entre 3 et 6 ans ne demandent que ça, car ils ont la capacité d'absorber de grandes quantités de nouvelles informations. Mais tous les enfants n'apprennent pas au même rythme, n'ont pas ni les mêmes intérêts ni les mêmes besoins au même moment.
L'école devrait aussi pouvoir tenir compte de ces besoins individuels des enfants (manipulation, mathématique, lecture...) et leur donner la possibilité de satisfaire ces besoins. Aujourd'hui, les écoles maternelles ne sont pas encore capables d'avoir une approche individuelle envers chaque enfant. Même si, heureusement, nous voyons de plus en plus d'instituteurs à adapter des outils des pédagogies alternatives dans leurs classes avec un seul objectif : créer des environnements éducatifs adaptés au fonctionnement et aux besoins de l'être humain en plein développement.
Les parents soucieux du bien-être et de la réussite de leurs enfants se tournent donc de plus en plus vers les méthodes d'éducation alternatives.
Il existe de nombreuses méthodes pédagogiques dont les résultats sont plus ou moins bons.
Parmi les méthodes pédagogiques existantes, intéressons-nous à la pédagogie de Maria Montessori. Maria Montessori, scientifique de formation, a élaboré une méthode pédagogique basée sur l'observation des enfants. Sa méthode a été adoptée par de nombreuses écoles dans le monde et les résultats sont stupéfiants.
En France, il existe encore très peu d'écoles Montessori. Cependant, une institutrice nommée Céline Alvarez a pu mener une expérience unique au sein de l'éducation nationale. Pendant trois ans (entre 2011 et 2013), dans une maternelle de Gennevilliers, elle expérimente sa méthode d'apprentissage basée entre autres sur les travaux de Maria Montessori et des sciences cognitives. Au départ, le niveau des enfants était en dessous du niveau moyen en France. Un an plus tard, ce niveau s'est tellement amélioré qu'il a dépassé celui des enfants du même âge :
Dans la vie de l'enfant, il y a différentes périodes importantes, que ce soit pour le développement mental, émotif ou physique. La plupart de ces périodes se situent dans les 6 premières années de vie. Si certaines compétences ou certains sens ne se développent pas au bon moment, il faudra beaucoup plus d'efforts pour les acquérir plus tard.
Il est donc urgent de remettre l'école maternelle au centre des discussions et lui donner les moyens pour bâtir des bases solides pour les futurs apprentissages de nos enfants.