Se tromper est non seulement normal mais indispensable pour apprendre !
Nos enfants, quel que soit leur caractère, ne supportent pas de commettre des erreurs ni de se retrouver dans une situation d'échec. Il n'y a rien de plus naturel. En effet, une erreur ou un échec s'accompagne forcément d'un sentiment négatif et de frustration. C'est absolument pareil pour nous, les adultes, n'est-ce pas ? On essaie toujours d'éviter les expériences négatives.
Et pourtant, au cours de leur vie, nos enfants seront obligés de faire face à des échecs, que ce soit au niveau scolaire ou social. Craindre les erreurs peut devenir une vraie source de blocage pour nos bouts de chou. Par peur de ne pas réussir, ils peuvent même renoncer à tenter de nouvelles expériences. Pourtant, c'est bien la curiosité naturelle qui pousse nos enfants à grandir.
C'est pourquoi, en tant que parents, nous avons le devoir de leur démontrer la nécessité de se tromper et leur apprendre à rester positifs face à une situation angoissante. Comment nous y prendre ?
#1. Vive l'erreur !
Tout d'abord, expliquez à vos loulous que se tromper est absolument normal ! L'erreur est indispensable pour mieux enregistrer l'information. En effet, le cerveau a besoin de se corriger pour apprendre. Et pour se corriger, il a besoin de se tromper pour recevoir un signal d'erreur.
Voilà, il est peut-être temps d'apprendre à votre petit comment le cerveau réalise ses apprentissages ! L'intelligence et les capacités se développent parce que nous pratiquons et pratiquons encore ; et aussi parce que nous nous trompons. Chaque fois que nous nous trompons, notre cerveau envoie deux messages très rapides : "Oups, tu t'es trompé, il y a une erreur", puis "Essaie encore, tu vas y arriver". Bref, notre cerveau nous pousse à réessayer !
Découvrez dans cette vidéo ce qu'en dit Stanislas Dehaene, chercheur en neurosciences, professeur du Collège de France.
#2. Montrez l'exemple !
Il est vrai que nous n'apprécions pas vraiment de nous attarder sur nos erreurs. Nous nous disons : "Ce n'est pas grave !" et nous essayons de passer à autre chose pour effacer le sentiment de déception. Mais pourquoi, quand c'est possible, ne pas essayer parfois de raconter votre erreur à votre enfant ? Vous êtes un exemple absolu pour lui. Si vous lui montrez que vous pouvez aussi vous tromper, cela le rassurera sûrement. Et si en plus, vous lui expliquez quelles leçons vous avez tirées de cette erreur et comment vous allez faire pour l'éviter à l'avenir, ce sera un vrai exemple à suivre pour lui.
#3. Apprenez à voir du bon dans les erreurs !
Changez votre attitude envers l'échec globalement. Il ne s'agit surtout pas de dire à votre enfant : "Ce n'est pas grave !" S'il pleure ou s'il est triste, c'est que c'est grave pour lui. Essayez plutôt de regarder le problème sous un autre angle. Votre enfant n'a pas réussi son contrôle ? Au lieu de lui dire qu'il a échoué à 2 exercices sur 4, vous pouvez lui dire qu'il a réussi la moitié des exercices et donc qu'il est aussi capable de réussir la seconde moitié !
#4. Respirez un grand coup !
Quelle que soit la gravité de l'erreur de votre enfant, ne réagissez pas sur l'instant. Calmez-vous, respirez profondément, sortez de la pièce si besoin pour reprendre vos esprits. Votre enfant est certainement déjà stressé et en détresse, ce n'est pas la peine d'en rajouter. Il a besoin vous voir empathique et juste. Un environnement négatif et stressant peut entrainer des émotions désagréables pour n'importe quelle personne. Essayez d'abord de trouver les moyens les plus efficaces pour calmer votre petit, souriez à votre enfant. Une fois la tension retombée, vous pourrez en discuter ensemble pour voir comment réparer l'erreur ou bien ne plus la commettre.
#5. Puiser sa force dans les échecs
Votre petit bout se sent mal parce qu'il a eu une mauvaise note à l'école. Dans ce genre de situation, nous avons plutôt tendance à réprimander notre enfant. Toutefois, si nous souhaitons qu'il réussisse ses prochaines évaluations, apprenons-lui à puiser sa force dans l'échec. En effet, on apprend mieux face aux erreurs. Pourquoi n'a-t-il pas réussi ? Comment ne plus reproduire ces erreurs lors des prochaines évaluations ? Quelles précautions prendre pour la prochaine fois ? En répondant ensemble à ces questions, vous trouverez une meilleure solution que si vous restez fâché contre votre enfant. Vous aurez également l'occasion de partager vos expériences vécues. Il n'y a pas mieux pour l'inciter à faire plus d'efforts.
#6. Lui répéter des phrases puissantes
Parfois, il suffit d'un rien pour être plus serein. Si vous sentez que votre enfant se reproche d'avoir échoué, rappelez-lui toute l'importance des erreurs. Pour ce faire, quelques phrases positives suffisent pour lui redonner le moral, notamment :
- Tu n'as pas perdu, tu as appris !
- Les erreurs servent à s'améliorer !
- Les erreurs poussent à la réflexion !
- Un échec reste une expérience !
- Se tromper, c'est le signe qu'on a essayé !
- Apprendre, c'est comprendre ses erreurs !
- Les échecs enseignent la valeur de l'effort !
- Et si on réessayait ensemble ?
#7. Valoriser les échecs. Ce sont des petits pavés sur le chemin vers la réussite
Enfin, pour permettre à votre enfant de ne pas se décourager face aux échecs, la valorisation des erreurs constitue une excellente solution. Et pour cause, lorsque l'erreur est considérée comme un facteur de réussite, il aura envie de relever le défi et de dépasser ses limites. Combien de fois un jongleur a-t-il fait tomber ses balles avant de réussir à jongler avec 6 en même temps ? Combien de fois un danseur a-t-il exécute sa chorégraphie avant d'être prêt à enchaîner parfaitement ses pas ? Ces exemples resteront certainement ancrés dans sa mémoire.
Et c'est là que l'on parle de persévérance. Les enfants qui sont capables de rester motivés et de faire des efforts même après plusieurs échecs en tireront de nombreux bénéfices : une meilleure estime de soi, une confiance en leurs forces, de la fierté et le sentiment d'avoir un certain contrôle sur ce qui les entoure. La persévérance est une condition absolument indispensable, voire préalable au succès créatif. Les personnes créatives – du moins celles qui réussissent – apprennent à ne pas considérer l'échec comme quelque chose de personnel. C'est là le message important à faire passer aux enfants !
Les personnes créatives échouent et celles qui sont vraiment douées échouent souvent.
- Steven Kotler, contributeur du magazine Forbes, dans un article sur le génie créatif d'Einstein.