Sommeil chez les jeunes enfants : les bonnes habitudes sont à prendre le plus tôt possible

De saines habitudes de sommeil sont essentielles pour favoriser un bon développement cognitif, comportemental, émotionnel et physique chez l'enfant.

Le sommeil chez les jeunes enfants est donc, à juste titre, une préoccupation pour les parents. On se pose beaucoup de questions. Mon bébé, dort-il suffisamment ? À quelle heure dois-je le coucher ? Pourquoi pleure-t-il le soir ? Nous nous sommes nous aussi posés toutes ces questions. Voici quelques informations qui nous ont aidées à nous mettre à l'aise avec ce vaste sujet qu'est le sommeil de nos tout-petits.

Un bon dormeur se démarque d'un mauvais dormeur par la facilité avec laquelle il s'endort.

Le sommeil de l'enfant se construit dès la période fœtale. Le développement du sommeil est très rapide puisque les principales caractéristiques du sommeil de l'adulte apparaissent déjà dans les deux premières années de la vie.

Comment savoir si le sommeil de mon bébé est de bonne qualité ?

Si votre enfant s'endort seul et de bon gré, si vous respectez des horaires de sommeil réguliers et adaptés à son âge, s'il se réveille en forme, de bonne humeur et prêt à attaquer une nouvelle journée, alors son sommeil a été de bonne qualité.

Le respect de rituels est la base des nuits de qualité

Pour trouver ses repères, un bébé a besoin de routines et de régularité. Se coucher et se lever aux mêmes haures est très important également pour l'équilibre de votre enfant. Des activités du soir de moins en moins stimulantes et que l'on fait idéalement dans le même ordre vont petit à petit construire le rituel du coucher. Parmi ces activités - promenade, bain, temps de jeux calmes, repas, lecture, etc.

Il est très utile d'installer le rituel du coucher avec l'enfant et de le respecter le plus possible. Comme nous l'avons déjà dit, les rituels, ce sont toutes les habitudes que nous reproduisons chaque soir au moment du coucher, toujours dans le même ordre. Ces rituels sont indispensables pour rassurer l'enfant au moment du coucher. À vous de choisir ces rituels en fonction de ce que votre petit aime. Prendre un bain, lire ou raconter une histoire, faire un câlin, un massage, chanter une chanson ou allumer la boîte à musique ou encore entrouvrir la porte, laisser près de lui des objets rassurants comme des peluches ou des doudous préférés...

Mais, quel que soit ce rituel du coucher, il doit être assez court et ne pas durer plus de 15 minutes. En effet, au bout d'un quart d'heure, on parlera plutôt pour l'enfant d'une activité et non plus d'un rituel du coucher.

L'insomnie peut-elle prendre racine dès le berceau ?

Comme l'indique le Dr Guilhem Pérémarty, spécialiste de la médecine du sommeil, les problèmes de sommeil (comme l'insomnie) de l'adulte prennent souvent leurs sources dans l'enfance.

Il faut essayer d'éviter de "forcer" un enfant qui n'a pas sommeil à rester dans son lit pour rien trop longtemps. À partir de deux ans, un enfant qui n'a pas sommeil est capable de faire comprendre qu'il s'ennuie dans son lit. Lorsque c'est le cas, il proteste dès qu'on le couche et la colère et les larmes entretiennent l'insomnie jusqu'à ce que l'épuisement prenne (enfin) le dessus. L'enfant "mauvais" dormeur apprend ainsi très tôt à redouter ce moment (très angoissant pour lui) qui précède le sommeil.

Le docteur Pérémarty partage sur son blog de nombreux et précieux conseils. Il indique par exemple comment calmer les pleurs des bébés la nuit. En voici quelques-uns :

• Il est inutile de laisser pleurer un bébé. Dans tous les cas ne jamais laisser l'enfant pleurer dans son lit plus de 10 minutes.
• Proposez-lui une tétine ou un anneau de dentition frais.
• De la même façon, un tout petit biberon d'eau bien fraîche peut être efficace parce que le contact du froid dans la bouche favorise le sommeil.
• Vérifiez que l'enfant n'a pas trop chaud. Un bébé ne doit pas transpirer dans son sommeil.
• S'il pleure encore, prenez le bébé pour le sortir de son lit et l'exposer à un changement de température et d'environnement.
• Ouvrez la fenêtre ou sortez avec le bébé (bien couvert) pendant quelques minutes. Le contact du froid sur les joues et les mains est apaisant.
• Après 15 ou 20 minutes, même s'il ne somnole toujours pas, déposez à nouveau bébé dans son lit (toujours sur le dos).
• Il ne faut pas lui chanter une berceuse, ni le caresser (cela retarde le sommeil), ni rester avec lui jusqu'à ce qu'il s'endorme (il serait contrarié de se retrouver seul au réveil).

Pour réguler le sommeil de l'enfant, privilégiez les méthodes comportementales

De saines habitudes de sommeil sont essentielles pour favoriser un bon développement cognitif, comportemental, émotionnel et physique chez l'enfant. Par conséquent, la détection et les interventions dès le plus jeune âge sont nécessaires pour réduire ou éliminer les mauvaises habitudes de sommeil.

Les méthodes comportementales, KEZAKO ? Ce sont les méthodes qui sont centrées sur "l'éducation" ou "la rééducation" des parents aux bonnes pratiques de régulation de sommeil. Ces méthodes ont pour objectif le changement de comportement vis-à-vis de l'endormissement des petits enfants par l'instauration des habitudes saines pour réguler leur sommeil. Ces méthodes sont à privilégier par rapport à l'utilisation de médicaments sédatifs même les plus "légers" et que l'on dit "inoffensifs". D'après des sources scientifiques (ci-dessous), elles sont plus efficaces et ont un effet plus pérenne que celui des médicaments.

Globalement, concernant les médicaments pour dormir, l'INPES indique qu'ils sont contre-indiqués avant 1 an et très souvent inutiles et inefficaces chez l'enfant plus grand. Voici donc une liste des stratégies comportementales les plus utilisées et recommandées par les spécialistes du sommeil. À vous de tester et de choisir celles qui vous conviennent le mieux.

• Routines positives : les parents devraient mettre en place des routines régulières, systématiques et prévisibles au coucher à l'aide d'activités tranquilles et plaisantes, et inviter les enfants à les adopter par des félicitations et des encouragements.
• Objet transitionnel : les parents peuvent offrir un objet transitionnel aux enfants (couverture, peluche…) pour les aider à se calmer seuls quand ils tentent de s'endormir sans la présence de l'adulte.
• Extinction graduelle : retrait progressif de l'attention parentale afin d'aider l'enfant à apprendre à s'endormir seul.
• Renforcement positif : les parents peuvent féliciter les enfants et pourquoi pas offrir des récompenses concrètes quand ils s'endorment seuls.
• Éveils programmés (en cas de somnambulisme ou de terreurs nocturnes par exemple) : les parents peuvent essayer de réveiller l'enfant toutes les nuits de 15 à 30 minutes avant le moment où, généralement, il a ses épisodes de somnambulisme ou de terreurs nocturnes. Il faut alors tenir l'enfant entièrement éveillé pendant 5 minutes avant de le laisser se rendormir.

Surtout pas d'écrans pour s'endormir !

Les écrans de télévision, tablettes ou téléphones, les jeux vidéo sur console ou sur ordinateur sont associés par des spécialistes à un sommeil de qualité très médiocre. L'exposition à la lumière bleue des écrans juste avant le sommeil perturbe le rythme sommeil/veille des enfants. Cela modifie la sécrétion de mélatonine dont le rôle principal est de réguler les rythmes de sommeil et de faciliter l'endormissement. La lumière "excite". Elle agit également en augmentant le niveau d'activité et d'éveil et donc retarde l'endormissement. C'est exactement pareil pour nous, les adultes. Mettons de côté nos "gadgets" et prenons un livre ! C'est à nous de montrer l'exemple à nos enfants.

Références et sources d'informations :

Sommeil, Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants [en ligne]
Le sommeil, les rêves et l'éveil, L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)
Éric Mullens, "A quoi sert le sommeil ?", Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES)
Réseau Morphée - Réseau de santé consacré à la prise en charge des troubles du sommeil